Hommage à Didier-Georges Gabily (cinq par cinq sur deux)
"Parce qu'il ne parle pas beaucoup, les écoute, ne semble pas perdre une miette de ce qu'ils racontent, en un instant ils lui trouvent un nom : "Silencieux". Et au lendemain d'une effrayante nuit dans un centre d'accueil pour les sans-abri de leur espèce, Silencieux les accompagne, eux, les clochards, sur les quais, dans les couloirs, les recoins, les anfractuosités du métro parisien, désormais buvant leur vin et leurs paroles, remâchant leurs querelles et leurs ruminations, éprouvant leurs tendresses et leurs amertumes, partageant leur déchéance et leurs imprécations dans les profondeurs de cet "au-delà" si proche et si inimaginable, exact envers de notre réalité - exacte réalité pourtant de ce (ceux) dont nous détournons le regard. Qui oserait inventer un roman avec un tel matériau ?" Poche/Babel
* Le Cornu, Silencieux, Fistrelle, Dédé, Carmen, l'Aveugle... (les voix de L'AU-DELÀ)
Lettre aux acteurs, le 10 octobre 2010
"Bonjour à tous,
Voici les règles que je vous propose :
1/ Vous choisissez 3 pages (1/56ème du roman). Des pages continues, sans coupures, un bloc in extenso. Quelques choses que vous avez envie de lire pour les autres, à voix haute.
2/ Une fois que vous avez envoyé votre fragment, je prends rendez-vous avec chacun de vous pour en parler et en faire une lecture, une heure ou deux. Mais en duo : vous et moi. On cherche un moment comment faire entendre ce que vous avez choisi.
3/ Je me réserve la possibilité de distribuer des voix, la voix d'autres acteurs, dans vos fragments. Lorsque j'ai fait ce travail, je préviens tout le monde pour que chacun ait sa partition complète et je cous transfert l'ensemble du corpus.
4/ Pendant cette période, Loïc (aux machines) et Richard (aux guitares) manigancent.
5/ Le 13 novembre, de 19:00 à 22:00 nous nous retrouvons dans la "Cabane" du Théâtre Montfort. Nous lirons ensemble le corpus. Richard et Loïc peuvent intervenir, mais le moins possible. C'est après cette traversée que nous choisirons avec eux les moments où la musique interviendra.
6/ Nous attendons le public pour 15:30 le 14 novembre.
Il y a des voix à travers le roman, qu'il faut faire entendre haut et fort. Je ne parle pas du volume mais bien du souffle, de la longueur des périodes, de cette sorte de dérive infinie (ou presque) de chaque phrase, de chaque pensée, de chaque action.
Je vous invite donc à imaginer une lecture "athlétique" au sens où Artaud l'entendait.- vous interpréterez cette proposition comme vous voudrez. Mais la dé-mesure, la dé-raison, le dé-rangement, le dés-ordre et bien d'autres coups de dés, président à cette écriture.
J'aimerais que nous réussissions à en rendre compte dans notre évocation du roman. Comme nous pourrons..."